Les bonheurs de Sophie

Au premier voyage, on découvre; au deuxième, on s’enrichit…

En septembre 2018, on se décide : ce sera New York en avril 2019. Plus pour Matteo que pour moi car de mes voyages, c’est celui qui m’a conduite en Asie, au Cambodge, qui a su m’émerveiller : la contemplation silencieuse des paysages, qui donne l’envie de tout planter là et d’y retourner. Mais le billet d’avion pour New York est définitivement trop onéreux ! Notre décision est vite modifiée.

Le programme est vague mais l’essentiel est de partir, d’y retourner, de sortir une fois encore de notre zone de confort. Le cœur battant, je prépare scrupuleusement notre périple de 17 jours qui débutera et se terminera à Phnom Penh. L’appréhension est moindre que l’année dernière, nous ne partons plus vers l’inconnu, le choc est moins fort.

A Phnom Penh, il fait chaud, suffocant, nous frôlons les 45°, 60 % d’humidité. Pourtant, dans ce gracieux agencement d’échos, de senteurs, de sourires, de reflets, d’ombres colorées et dansantes, une perfection souveraine me visite; je crois qu’on n’en  guérit jamais.

La visite des villages en compagnie de l’équipe est tout aussi remplie d’émotion que l’année dernière. Je les connais, ces petits, je reconnais de suite ma filleule qui accourt, pour elle aussi nous ne sommes plus vraiment des inconnus. Même si le contact reste distant et « digne », elle ne me quitte pas d’une semelle, le temps de distribuer les 40 kg de robes et de peluches que j’ai récoltées en Belgique et de partager un repas typiquement khmer, en bord du lac à Tonlé Bati, qu’une maman de filleule nous a préparé. La journée est trop courte, trop chaude aussi mais Sébastien, notre président, m’avait prévenue.

Nous poursuivons notre « khmer tour » dans le Mondulkiri, au fin fond du fond du Cambodge. La jungle dans toute sa splendeur, le Cambodge traditionnel et mieux préservé, loin des touristes chinois qui envahissent Sihanouk et Angkor. Ici, il fait bon trekker à la rencontre des éléphants retraités. Voilà selon mon avis le plus beau coin du Cambodge !

Nous terminerons par un petit repos de quelques jours en bord de mer. Kep et Kampot restent les seules stations encore épargnées par le tourisme de masse chinois, mais pour combien de temps encore ? Leur calme sera de courte durée, le nouvel an khmer appelle des milliers de Cambodgiens à fêter l’évènement en bord de mer, de cela aussi Sébastien m’avait prévenue !

Le séjour se termine, cette année plus encore nous repartons la tête remplie de souvenirs, un gout amer de trop peu. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace dans votre quotidien.

Sophie Duez, marraine de Sreynuth