Cette fin d’année ne sera, pour la plupart d’entre nous, comme aucune autre : sans nos proches, même les plus proches.
Mais si nous voyions le verre (de champagne) à moitié plein ? Chez nous, des disputes politiciennes mais pas de guerre ; une pauvreté grandissante mais pas de famine ; une justice un peu boiteuse mais pas de torture, pas de prisonniers d’opinion, pas de camps de concentration ou de « rééducation » ; un système éducatif inégalitaire mais qui fonctionne et qui continue à former véritablement des jeunes ; un système de santé épuisé mais courageux, opiniâtre et encore performant : plus de théâtre, de cinéma ni de concerts mais des librairies et des musées ouverts et des milliers d’heures de culture en ligne ; une économie en crise et un endettement étatique vertigineux mais une réflexion sur une révision de nos modes de consommation et sur une taxation plus équitable ; un monde pollué qui se réchauffe inexorablement mais une jeunesse qui ose dire ce qu’elle pense et prendre à bras-le-corps les responsabilités que notre attitude d’autruche lui a lâchement laissées…
Never let a good crisis go to waste disait Churchill ! Notre monde change et ses bases vacillent. L’Europe a la chance d’être, encore une fois, plutôt du bon côté et d’avoir les moyens de négocier positivement les sorties de ces multiples crises. Alors, réjouissons-nous-en pour nous-mêmes et restons sensibles aux difficultés pire que les nôtres que les autres parties du monde affrontent.
Pour tou·tes nos filleul·es : merci ! Et à chacune et chacun de nous : des fêtes sereines dans leur modestie et une année 2021 connectée aux véritables sources de joie.